LE MONDE | 26.11.2017 à 14h17
Un décret est paru dimanche au « Journal officiel » pour limiter la charge financière des « médecins mercenaires », estimée à 500 millions d’euros par an.
La rémunération des médecins intérimaires, employés dans les hôpitaux publics pour pallier la pénurie de praticiens, sera plafonnée à compter de janvier 2018
et de manière dégressive jusqu’en 2020, selon un décret paru dimanche au Journal officiel, en application de la loi santé votée par le précédent gouvernement.
Le salaire brut maximal d’un médecin, dentiste ou pharmacien mis à disposition d’un établissement public ne pourra pas dépasser 1 404,05 euros pour une journée de vingt-quatre heures en 2018, 1 287,05 euros en 2019 et 1 170,04 euros en 2020.
Lire aussi : Comment attirer (et retenir) les médecins à l’hôpital public ?
500 millions d’euros par an
Un rapport parlementaire de 2013 estime à 500 millions d’euros par an la facture liée aux recours à l’intérim. L’objectif du décret est aussi de réduire le décalage entre la rémunération des « médecins mercenaires » et des postes de praticiens hospitaliers, qui sont deux à quatre fois moins bien payés. La sénatrice Frédérique Gerbaud a alerté en novembre 2017 par une question écrite la ministre de la santé sur ce sujet, en évoquant le cas de rémunérations « allant de 1 800 à plus de 2 000 euros pour vingt-quatre heures de garde ».
L’enquête réalisée en 2013 : L’intérim à l’hôpital, un tabou qui coûte cher
Les agences d’intérim devront aussi renseigner « l’autorisation d’exercice, l’aptitude ainsi que le non-cumul d’activités » des praticiens. En effet, certains titulaires hospitaliers sont tentés d’arrondir leur salaire en faisant des gardes en intérim dans d’autres établissements sur leur temps libre.