Les brigades de cas contacts, comment ça va fonctionner?

Pour le déconfinement, Edouard Philippe a dit vouloir mettre en place à partir du 11 mai, des « brigades de cas contacts » dont l’objectif sera : « Identifier le porteur du virus afin de casser la chaîne de transmission ». La mission de ces brigades peut donc se résumer à un travail d’enquête, mais aussi de suivi puisqu’elles devront « vérifier que ces tests ont bien eu lieu ». Les modalités de cette surveillance a posteriori n’ont pas été précisées pour le moment.


La stratégie de déconfinement présentée par le Premier Ministre s’appuie sur un dispositif en plusieurs volets (« protéger / tester / isoler »). La nécessité d’identifier et de mettre à l’isolement les personnes potentiellement malades et contagieuses en est la clé de voûte, afin de casser les chaînes de contamination.


Le dispositif dit de « contact tracing » mis en place par l’Assurance Maladie jouera un rôle pivot dans ce dispositif. Il va se traduire par un travail systématique de recensement, pour chaque personne détectée positive au Covid19, de l’ensemble des personnes avec qui elle a été en contact rapproché, afin que ces personnes soient immédiatement appelées pour leur signaler qu’elles ont été exposées au virus, qu’elles doivent par précaution rester confinées chez elles pendant 14 jours et aller se faire dépister, qu’elles présentent ou non des symptômes de la maladie.

Le dispositif reposera sur plusieurs acteurs : les professionnels de santé au premier rang desquels les médecins généralistes, l’Assurance Maladie et les Agences régionales de santé.


Les premiers acteurs seront les médecins généralistes en ville, en relation directe avec les patients malades. A compter du 11 mai, il sera demandé à chaque médecin généraliste ayant pris en charge un malade du Covid-19 de recenser, avec le patient, l’ensemble des personnes avec qui il a été en contact et d’évaluer avec lui, selon des recommandations précises établies par les autorités sanitaires, si la nature du contact est telle que l’on peut considérer que la personne contact est susceptible d’avoir contracté le virus. Les généralistes seront rémunérés pour ces « enquêtes » mais le montant n’est pas encore fixé.

Une fois ce travail réalisé, le médecin généraliste passera le relais à l’Assurance Maladie. Ce « passage de relais » sera réalisé automatiquement à la fin de la saisie, sur l’outil dédié appelé  ‘contact Covid’ , des cas contacts par le médecin.
L’Assurance Maladie pourra tout d’abord compléter ce recensement des contacts du patient Covid+, si le médecin s’est concentré sur le foyer du patient malade et n’a pas réalisé de recensement exhaustif des contacts. Elle se chargera ensuite, dans les 24h qui suivront la saisie par le médecin d’un nouveau malade et de ses contacts dans la base, de les rappeler individuellement pour les informer de leur potentielle exposition au virus et leur présenter les consignes sanitaires à suivre, qui reposent essentiellement sur 2 piliers : un confinement de 14 jours et un test de dépistage à réaliser plusieurs jours après l’exposition au virus, pris en charge à 100%. Elle pourra, pour les personnes qui en auront besoin, leur délivrer un arrêt de travail à cette occasion.

Ces informations seront ensuite quotidiennement analysées par les Agences Régionales de Santé et Santé Publique France qui auront la charge, en 3e niveau, de s’assurer qu’aucun nouveau cluster (concentration géographique de personnes positives) n’apparait. Toute l’approche par confinement et détection précoce vise à éviter une telle réapparition de clusters. Pour autant une attention très grande y sera bien sûr apportée.

Les premiers scénarios élaborés par les autorités sanitaires tablent sur un nombre quotidien de 3 000 personnes détectées positives. Sur cette base, et en fonction d’hypothèses d’un nombre moyen de 20 contacts à risque par personne, l’Assurance Maladie mobilisera pour remplir cette mission entre près de 5000 collaborateurs, et si nécessaire davantage encore, si la situation épidémiologique devait l’exiger.L’organisation de ces plateformes sera départementale, avec une organisation souple permettant de s’adapter à la circulation du virus sur le territoire (tous les départements n’étant pas exposés de la même manière) et reposant sur une logique d’entraide et de débordement entre plateformes d’appels.


Ces plateformes qui seront opérationnelles 7 jours / 7 feront intervenir des compétences diverses au sein des différents métiers de l’Assurance Maladie : médecins, infirmières, travailleurs sociaux, DAM, CIS, CSAM, CAM PRADO, etc.Ce dispositif s’appuiera sur un système d’information national centralisé, développé par l’Assurance Maladie, permettant un suivi en temps réel du traitement des contacts identifiés.
Par ailleurs, des travaux sont d’ores et déjà engagés, dans les territoires, pour identifier des organisations territoriales de santé ou d’autres partenaires institutionnels susceptibles de se voir confier par délégation, en partie, ce dispositif de gestion d’identification et d’appel des personnes ayant été en contact avec un malade.. Ces organisations devront respecter un cahier des charges en cours d’élaboration et recevront en contrepartie un financement dédié.

5 Commentaires

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  1. Complexe
    Usine à gaz ?
    Albert

  2. Effectivement très complexe
    Et le secret médical?

    1. voici la réponse de Nicolas Revel (qui sera peut etre revue après le vote des dispositions légales spécifiques)
      « Attention, le contact tracing ne porte pas sur des personnes malades, mais sur des personnes susceptibles
      de l’être. De plus, les personnels non-soignants qui y auront accès sont des collaborateurs de l’Assurancemaladie dont c’est déjà la mission. Aucune donnée médicale sensible n’a vocation à être partagée au-delà.
      La loi qui sera soumise au Parlement la semaine prochaine fixera un cadre précis sur le champ des
      structures habilitées à intervenir. »

  3. Merci !

  4. Merci de cette transmission utile aux retraités.

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