Les recommandations pour la pratique des échographies après dé-confinement (11/05/20)

Ces recommandations émanent du collège français d’échographie foetale mais sont transposables à d’autres spécialités, c’est la raison pour laquelle je vous les propose

CONSEILS PRATIQUES A DESTINATION DES PROFESSIONNELS RÉALISANT DES ÉCHOGRAPHIES OBSTÉTRICALES ET FŒTALES PENDANT LA PÉRIODE DE PANDÉMIE COVID-19 – MISE À JOUR DU 11 MAI 2020

Ces conseils pratiques complètent les recommandations émises le 11 mai 2020. Ils sont destinés à aider les professionnels dans leur mise en place effective, sur le terrain, des mesures de prévention sanitaire nécessitées par la pandémie. ils s’appliquent à l’ensemble des actes pratiqués au sein des structures recevant des femmes enceintes et, plus précisément, aux échographies obstétricales et fœtales et aux échographies gynécologiques.

1. Aucun accompagnant avec la patiente pour les examens de dépistage (femme enceinte ou non). Cette mesure concerne aussi bien dans le cabinet de consultation que la salle d’attente ou l’accueil. Concrètement c’est l’ensemble du cabinet ou de la structure d’imagerie qui est concerné. En effet, le risque de contamination de la patiente, des soignants, du personnel et, aussi, des autres patientes (et des personnes à leur contact) est nécessairement proportionnel au nombre de personnes circulant dans l’enceinte de la structure médicale. Par ailleurs, l’augmentation significative du nombre de personnes présentes augmente d’autant la charge découlant du respect des nécessaires mesures de prévention sanitaire.


2. Si nécessaire (pathologie, explications spécifiques, …), un entretien non physique différé (via téléconsultation ou téléphone) avec le couple peut être organisé.

3. Les patientes présentant un syndrome grippal/fièvre/toux, une perte récente du goût ou de l’odorat ou, d’une manière générale, tout symptôme suspect doivent être invitées à déplacer leur rendez-vous (deux semaines ou plus) et ne pas se présenter à leur rendez-vous initialement prévu.

4. Pour les patients suspectes, si l’examen ne peut être différé, il sera organisé de manière à limiter les risques potentiels : circulation particulière, programmation en fin de journée, renforcement des gestes barrière, …

5. Eventuellement, en cas doute, le praticien pourra refuser de réaliser l’examen et proposer un rendez-vous différé. La prise de température avant l’examen est possible.

6. Selon le contexte, le praticien pourra proposer et organiser l’orientation vers une structure spécialisée s’il le juge opportun. Au mieux cette orientation se fera en concertation avec le praticien assurant le suivi clinique de la grossesse.

7. Quel que soit le trimestre de la grossesse, les patientes doivent se présenter porteuse d’un masque, ne serait-ce qu’alternatif (masque en tissu, …).

8. Cette consigne concerne également les échographies gynécologiques ou autres examens pouvant être réalisés au sein de la structure.

9. Une information sur les mesures préventives sera portée à la connaissance des patientes aussi en amont que possible, c’est-à-dire à la prise de rendez-vous.
Le mieux est que cette information soit donnée dès la demande d’examen, par le praticien assurant le suivi clinique de la grossesse.

10. Un modèle de cette information, adaptable par chacun, est disponible en ligne (télécharger le modele)

11. Un affichage à l’extérieur de la structure (porte d’entrée du cabinet ou de la consultation d’échographie rappellera les principales mesures préventives avant l’entrée des patientes dans la structure médicale.

12. Si la patiente est dépourvue de masque, le praticien lui en fournira un, gracieusement, dans la mesure où il dispose d’une réserve suffisante au moment de l’examen.

13. Une réserve devra être constituée à cet effet. Les masques mis à la disposition des patientes ne peuvent servir à plus d’une patiente et ne seront pas re-utilisées au sein de la structure médicale.

14. La prise de rendez-vous via une plate-forme en ligne doit être favorisée et encouragée.

15. Eventuellement, un accès à une téléconsultation d’orientation et/ou de conseil (visio ou téléphonique) pourra être proposée.

16. Cet accès pourra également être ouvert et favorisé pour les échanges entre praticiens.

17. Le circuit patient sera organisé de sorte que le temps passé par chaque patiente au sein de la structure médicale soit aussi bref que possible.

18. Les règles de distanciation doivent être facilitées (fléchage adéquat, marquage au sol, agencement du mobilier, …) et respectées dans l’ensemble du cabinet et, en particulier, à l’accueil et en salle d’attente.

19. Le cas échéant (salle d’attente inadaptable, imprévu, retard, … ) l’attente en dehors du cabinet sera privilégiée, la patiente pouvant être jointe sur son téléphone portable quelques minutes avant le déroulement de l’examen.

20. Des distributeurs de solution hydro-alcoolique seront mis à la disposition des patientes et leur usage doit être demandé à l’accueil de la, patiente.

21. Les gestes potentiellement contaminants seront réduits autant que possible, en particulier au niveau des franchissements de porte (d’immeuble, de cabinet, de la salle de consultation, …). Les codes d’ouverture de porte sont à proscrire ou à neutraliser, le praticien veillera à ouvrir et fermer lu-même les portes de la pièce de consultation pour éviter que les patientes n’aient à toucher les poignées de porte.

22. Les poignées de portes, les boutons de digicode et/ou d’ascenseur, les banques d’accueil et d’une manière générale tous les éléments de mobilier pouvant être touchés par les patientes seront régulièrement désinfectés.

23. Dans la mesure du possible, la climatisation du local de la structure et de la salle de consultation ne sera pas mise en route.

24. Les échanges manuels de documents (dossiers, règlements, …) sont à éviter ou à limiter.

25. La transmission par mail ou via lien sécurisé des résultats d’examen (compte-rendu et images) doivent être favorisés.

26. Le règlement par chèque ou en espèces est à éviter. Le règlement par carte bancaire est à privilégier.

27. La patiente sera invitée à insérer elle-même sa carte bancaire et sa carte vitale dans les lecteurs respectifs .

28. Dans toute la mesure du possible, le secrétariat sera protégé par un dispositif physique de type hygiaphone ou équivalent.

29. Le port du masque s’impose de manière permanente pour les praticiens comme pour le personnel (secrétariat, …).

30. Le lavage fréquent des mains (eau et savon ou gel hydro-alcoolique) s’impose à tous de la même manière.

31. Une visière complémentaire peut être indiquée pour certains actes exposant à des projections.

32. Les praticiens devront porter des vêtements dédiés à la consultation (chemise ou blouse). Ces vêtements seront régulièrement changés et lavés (minimum 30 minutes à 60°).

33. La salle d’examen sera l’objet d’une attention plus particulière concernant la désinfection fréquente des poignées de porte, du bureau, des chaises, du clavier d’ordinateur, ….

34. Après chaque examen, il sera procédé à la désinfection du lit d’examen, des sièges-patients, du clavier de l’échographe, des sondes d’échographie et des surfaces exposées.

35. Il sera procédé au lavage des mains avant l’accueil de chaque patiente (avant son entrée en salle d’examen) puis avant et après la réalisation de chaque examen.

36. Durant sa consultation d’échographie, le praticien sera équipé d’un masque homologué (éventuellement d’une visière complémentaire, en particulier pour les actes pouvant induire des projections).

37. A son entrée en salle d’examen, la patiente pourra être invitée à s’installer directement sur la table d’examen afin de limiter les gestes, déplacements et risques de contamination.
Cette procédure n’est ni exclusive ni limitative de l’entretien préalable habituel avant la réalisation de l’échographie.

38. L’examen ne devra pas être prolongé au delà de ses objectifs médicaux. La classique règle ALARA (As Low As Reasonably Achievable) est rappelée à cette occasion, le risque contagieux pouvant être une fonction du temps d’examen.

39. Dans ce contexte particulier la tentation peut être grande de faire intervenir des procédures habituellement proscrites dans le but de faire participer, d’une manière ou d’une autre, un partenaire dont la présence est exclue du fait des nécessités préventives.
Le cas échéant, ces éventuelles procédures ne doivent pas contribuer à distraire l’indispensable attention de l’opérateur, nuire au colloque singulier avec la patiente ou exposer à un quelconque risque concernant la sécurité et la confidentialité des données médicales.
Elles ne sauraient constituer une obligation pour le praticien qui reste seul juge de leur mise en jeu et/ou de leurs modalités.

Vous pouvez vous renseigner, échanger, proposer, faire profiter la communauté professionnelle de votre propre expérience en vous rendant sur le forum Workplace du Collège Français d’Echographie Fœtale. Le cas échéant, une réponse personnelle pourra vous être fournie à l’adresse covid@cfef.org



Collège Français d’Echographie Fœtale

4 Commentaires

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  1. Merci ! Beaucoup de ces mesures sont applicables à tous types d’examen médical

  2. Tout ça pour des échos
    Il faut peut être attentif mais pas tomber dans l’ excès, on ne travaille pas en milieu stérile ni avec des risques tels ceux pris lors de soins dentaires

  3. je travaille depuis 2 mois dans le confinement ; j ai pratique des échographies de toutes sortes avec les pré cautions d usage mais la ils exagèrent !!!! nous sommes ni en chambre stérile ou bloc opératoire il y a des limites a l excès de précaution ,, l examen clinique est beaucoup plus » » craignos » »

  4. Article lu avec intérêt de même que le débat qu’il suscite. Une retraitée.

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