Quelle réplique célèbre attribue-t’on à Jean-Nicolas CORVISART DES MARETS Premier médecin de Napoléon?

L’empereur, qui pensait à se séparer de Joséphine, à cause de son infertilité avait demandé à Corvisart:

-« Un homme de soixante ans qui épouse une jeune femme a-t-il encore des enfants ? – Réponse: Quelquefois.

– Et à soixante et dix ? – Réponse: Toujours, Sire. »

Qui est donc le Baron Jean-Nicolas CORVISART DES MARETS  qui a donné son nom à  une rue (depuis 1867), un lycée, une station de métro de Paris et un complexe hospitalier à Charleville-Mézières, fermé depuis 2011 et même un timbre à son effigie est paru en 1964?

Jean-Nicolas Corvisart est né dans les Ardennes, son père le destine au barreau. Mais, après avoir rencontré le professeur Antoine Petit, le jeune Jean-Nicolas préfère les cours de l’Ecole de médecine. Son père lui ayant coupé les vivres, il s’engage comme infirmier à l’Hôtel-Dieu.

La méthode du futur médecin personnel de l’Empereur est simple: elle vise à ne s’intéresser qu’à la maladie, en se préoccupant le moins possible de la personne et de la personnalité qui la subissent. C’est la reconnaissance symptomatique qui inaugure l’acte médical, alors que l’autopsie réglera les incertitudes.

Ancien élève d’Antoine Petit puis de Pierre-Joseph Desault, chirurgien en chef de l’Hôtel-Dieu, il prononce son discours d’admission sur le thème « les agréments de l’étude de la médecine et les désagréments de la pratique ».

En 1782 il reçoit le titre de docteur-régent de la Faculté, mais comme il se refuse à porter la perruque, on lui interdit d’entrer comme médecin à l’Hôpital des Paroisses (actuel hôpital Necker) et il doit accepter un poste dans un Hôpital pour pauvres. Il commence à s’intéresser à la médecine anatomo-clinique.

Chaque matin il parcourt les salles avec ses élèves après quoi il leur fait une leçon magistrale ; le diagnostic est l’objet de ses préoccupations et l’autopsie confirme son diagnostic.

En 1788, Corvisart venait à peine de passer sa thèse de Doctorat lorsqu’il devient médecin titulaire de l’hospice de la Charité, où il va entreprendre des réformes radicales, y faire régner une discipline de fer. Il y est nommé rapidement professeur de pathologie, puis de physiologie.

Période révolutionnaire

Pendant la période révolutionnaire, Corvisart s’était prudemment abstenu de prendre une position politique compromettante. Dans l’hôpital de la Charité, alors qu’un peu partout les vieilles institutions s’écroulaient et que s’installait un état de fait proche de l’anarchie, il s’emploie à entretenir autour de lui un climat de confiance et d’espoir.

Le 8 août 1793, la Convention nationale votait « la suppression de toutes les académies et sociétés littéraires ou savantes patentées ou dotées par la Nation » et moins d’un mois plus tard, elle décrétait « la dissolution et la fermeture des Facultés et organisations enseignantes ». Le vieil édifice universitaire s’effondrait. La médecine, comme les autres professions, échappait ainsi à tout contrôle et pouvait être exercée désormais sans diplôme. Une telle situation ne pouvait qu’engendrer l’anarchie.

Vers la fin 1794, les études médicales sont peu à peu réorganisées. C’est ainsi que vont naître les écoles de Santé de la Révolution, prélude des futures Facultés de Médecine et de Pharmacie. En 1795, à la création de la nouvelle école de Santé de Paris, Corvisart fut recruté comme professeur pour la Clinique Médicale interne en remplacement d’Antoine Petit mort l’année précédente. Convaincu de la nécessité d’une observation rigoureuse des symptômes, il met au point une méthode de médecine clinique. Les étudiants, mais également les médecins français et étrangers, se pressent à ses cours. Il fonde en 1795, l’école de Clinique Médicale.

Afin de propager ses idées et de leur donner plus de force, il fut l’un des animateurs de la « Société médicale d’Émulation » et prit en 1801 la direction du « Journal de médecine, chirurgie et pharmacie » dont les colonnes étaient ouvertes aux représentants les plus qualifiés du monde universitaire et hospitalier.

Le 9 thermidor An V (27 juillet 1797) une nouvelle loi faisait entrer les Écoles de Santé dans le cadre de la nouvelle Université, le statut des professeurs était modifié, l’importance des chaires de clinique renforcée, les modalités des examens précisées. En 1797, il enseigne au Collège de France.

Période consulaire

C’est alors que Joséphine de Beauharnais le présente, en juillet 1801, au Premier Consul. Malgré la méfiance de ce dernier vis à vis des médecins, Corvisart parvient à gagner la confiance du Premier Consul. Bonaparte le nomme premier médecin mais voyait beaucoup plus loin. Quelques jours plus tard, Corvisart était nommé Médecin du gouvernement et chargé à ce titre d’assister les Pouvoirs publics dans leur lutte contre les épidémies et toutes les maladies contagieuses. Il devenait ainsi l’équivalent d’un véritable ministre de la Santé.

Corvisart enseigna à Laennec la finesse de l’étude sémiologique, la rigueur de l’examen clinique, l’analyse des symptômes et leur confrontation avec les données anatomiques, ouvrant ainsi l’ère de la méthode anatomo-clinique. Il s’intéresse surtout à la cardiologie.

Sous son impulsion, un certain nombre de réformes importantes purent être réalisées: loi mettant fin à la liberté d’exercer la médecine sans diplôme, décret sur la police de la médecine et de la pharmacie, loi réglementant la préparation et la vente des médicaments, décision de créer un concours d’élèves-internes des hôpitaux chargés de surveiller les malades en l’absence du « patron », encore en vigueur aujourd’hui.

Pendant une dizaine d’années, Corvisart est proche de Napoléon. Le 14 juillet 1804, il est  nommé Officier de la Légion d’honneur. Premier médecin de sa Majesté Impériale le 19 juillet 1804.

Lorsque le premier Consul constate que son épouse ne peut lui donner d’héritier, Corvisart établit que Joséphine est responsable de cette stérilité et la soumet à un traitement.

Période de l’empire

Après le sacre du 2 décembre 1804, Corvisart accompagne l’Empereur en Italie en 1805, puis en Autriche en 1809. Il est fait Baron et Premier Médecin de l’Empereur. Le praticien soigne également Joséphine. L’Impératrice ne cessant de réclamer des médicaments Corvisart lui prescrit des placebos.

L’un de ses ouvrages les plus considérables est un Essai sur les maladies et les lésions organiques du cœur et des gros vaisseaux qui parut en 1806. En 1808, il traduit le livre de Leopold Auenbrugger sur la percussion.

En 1809, il annonce à l’Empereur la grossesse de Marie Walewska et soigne Joséphine qui, fait un malaise lorsque son époux lui annonce son intention de divorcer.

Comblé d’honneurs par l’Empereur, il entre à l’Institut en 1811 et à l’Académie de médecine en 1820, il appartint à presque toutes les sociétés savantes de l’Europe. Bien qu’ami de Joséphine il sait gagner la confiance de Marie-Louise dès son arrivée en France, il suit sa grossesse et aide plus tard Dubois, à accoucher l’Impératrice le 20 mars 1811.

A la nouvelle de l’abdication, en 1814, Corvisart choisit de rester auprès de l’impératrice Marie-Louise, l’accompagne à Blois puis à Vienne. A la veille de son embarquement pour l’île d’Elbe, Napoléon lui témoigne sa satisfaction de sa conduite : Redevenu premier médecin de Napoléon aux Cent-Jours, il se retire après Waterloo.

Il contribua à former toute une génération de médecins avides de nouveauté et d’efficacité.. Il pouvait s’honorer d’avoir dirigé les premiers pas d’un Laënnec, l’inventeur du stéthoscope et auteur du Traité de l’auscultation médiate, d’un Bichat, l’un des plus grands anatomistes et physiologistes de tous les temps, d’un Dupuytren, chirurgien prestigieux et clinicien habile, d’un Broussais, l’ardent défenseur de la théorie de la « médecine physiologique », d’un Bayle, qui devait lui succéder un jour dans sa chaire de clinique interne et reprendre ses études sur les maladies du coeur, d’un Bouillaud, qui allait donner son nom à la maladie rhumatismale, et de tant d’autres.

Jean-Nicolas Corvisart meurt le 18 septembre 1821 à Courbevoie, après plusieurs attaques d’apoplexie quelques mois seulement après la mort de Napoléon à Sainte-Hélène.

Article inspiré de Medarus.org

 

3 Commentaires

  1. on s’enrichit chaque jour

  2. Très intéressant car mal connu, en tout cas moins que ses élèves

  3. Quelle perspicacité. ..

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